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vendredi 20 août 2010

Elfia la tisseuse

Il était une fois une douce princesse qui répondait au nom d’Elfia. Sa beauté était sans pareil et sa vertu se chantait depuis les terres où le Soleil se lève jusqu’à l’horizon où il se couche.

Quand les troubadours la contaient, ils comparaient la finesse de son visage à celle de son tissage. Car la belle tissait et, des étoffes qu’elle fabriquait de ses mains, elle créait des robes magnifiques pour parer les jeunes femmes prêtes à se marier.
Lorsque les artistes voulaient dessiner son visage, ils prenaient pour ses cheveux des fils d’or fin, pour ses yeux de l’azur et des paillettes d’argent, pour sa peau des roses à peine écloses et pleines de rosée.

Nombreux furent les princes à tomber amoureux de son portrait, et multiples furent les princesses qui la prièrent de leur faire une robe pour le plus beau jour de leur vie.
Et, tandis que les années passaient, nombreux étaient les soupirants. Rares étaient les élus à toucher son cœur.

L’un d’eux lui demanda un jour pourquoi elle tissait sans cesse au lieu de se choisir un mari. Elle répondit d’un sourire triste qu’elle avait trouvé l’amour. Et ce fut sa première robe. Hélas, son amour était une femme sur le point d’être mariée à un homme. Un mariage désiré par tous, y compris la fiancée et le fiancé. Leur bonheur se voyait sur leurs traits.
Elfia expliqué qu’alors, elle avait décidé de continuer à tisser jusqu’à ce qu’un homme éveille en elle le même transport que la femme à qui elle avait offert sa première robe.
Lorsque cet homme serait sien, elle pourrait fabriquer la plus belle de ses robes. Elle y pensait d’ailleurs souvent.
Le jeune homme soupira et continua à la courtiser, sans grand espoir hélas, car il sentait en Elfia une pureté et une beauté de cœur que peu sauraient un jour mériter.

On dit que la princesse continua à tisser pendant encore des années. Puis, un jour, on la trouva comme morte, et pourtant encore chaude. Après un deuil qui brisa le cœur de toutes les terres depuis celles où la Lune se lève jusqu’à l’horizon où elle se couche, on la posa dans un tombeau que l’on scella.

Une jeune femme s’attarda, triste que la belle tisseuse s’en soit allée. Ses robes étaient si belles… Mais Elfia avait toujours dit qu’elle n’avait toujours pas fait sa plus belle robe. Alors la jeune fille pleura, et souhaita que la princesse ait ce qu’elle avait mérité.
Soudain, elle sentit une vague de chaleur. A sa grande surprise, la pierre scellant le tombeau fondit et dégagea l’entrée. La jeune fille eut envie de fuir. Mais la curiosité fut la plus forte.
Elle attendit que la chaleur s’estompe. Puis elle entra, et découvrit à l’intérieur un corps en marbre recouvert d’une robe de faïence. Une robe si belle qu’elle resta interdite, les larmes aux yeux encore. Elfia portait dans sa mort la plus belle des robes.
Quand elle posa la main dessus, elle sentit le cœur de la princesse encore chaud. Et toute la voûte au dessus semblait avoir fondu, comme la pierre à l’entrée.
La nouvelle se répandit et l’on vint de toutes les terres, depuis celles où les étoiles brillent jusqu’à celles où elles s’éteignent, déposer des fleurs pour parer la princesse.

Depuis, toutes les jeunes filles à marier viennent voir ce miracle, la princesse dont le cœur fut si chaud d’amour que, même dans sa mort, son cœur fit fondre la pierre pour la parer de la plus belle des robes en attendant le jour où, dans une vie ou dans une autre, elle pourrait enfin rejoindre son amour.

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